Alors que l'Accor Arena s'apprête à accueillir la troisième édition du bouillant UFC Paris, samedi, il y a déjà de l'action entre certains combattants. William Gomis et Joanderson Brito se sont chambrés à l'issue de leur pesée cérémoniale, vendredi soir dans l'enceinte parisienne devant la foule. Arrivé en premier, le Brésilien a sorti les muscles une fois sa pesée réussie, imité ensuite par le Français, fortement acclamé à son arrivée. Puis, au moment de la poignée de main, le "Jaguar" s'est fait tirer violemment le bras droit par son adversaire avant de le défier du regard.

Si des membres de l'organisation présents autour des deux hommes les ont séparés une première fois, le Tricolore ne souhaitait pas en rester là et a fait signe à son concurrent de revenir vers lui. Le Brésilien s'est alors à nouveau approché et a agrippé à nouveau son bras, avant de s'éloigner en pointant ses abdominaux. De son côté, William Gomis s'est tourné vers le public et mimé un couteau sous sa gorge, comme pour signifier qu'il allait lui régler son compte samedi soir. Malgré un ultime face-à-face tendu avant leur combat de samedi (22h30), les provocations sont restées bon enfant, les deux hommes gardant tous deux le sourire.

Vendredi matin, les 28 combattants engagés à l'UFC Paris sont montés sur la balance à tour de rôle à leur hôtel. Cette pesée officielle, sans public, vise à s'assurer qu'ils respectent bien le poids correspondant à leur catégorie. Tous l'ont passée avec succès, à l'exception de l'Argentine Ailin Pérez, apparue dans un état inquiétant, mais qui pourra quand même combattre. Ils se sont ensuite retrouvés à l'Accor Arena en début de soirée pour une deuxième pesée, moins importante et dite "cérémoniale", pour faire le show et inciter les fans à suivre l'événement le lendemain.

Si son style est jugé ennuyeux, William Gomis est pour l'instant invaincu à l'UFC avec trois victoires sur ses trois premiers combats, dont deux aux deux premières éditions de l'UFC Paris. Celui qui a déclaré vouloir "apporter plus de violence" et faire crier le public français aura fort à faire contre Joanderson Brito, d'autant qu'il n'a plus combattu depuis un an. Le Brésilien, grand espoir de l'UFC, est lui sur une série de cinq victoires.

William Gomis: "Je vais pouvoir montrer plus de techniques, plus de force aussi"

William, C'est la troisième fois que vous combattez à l'UFC Paris, vous êtes le seul avec Benoît Saint Denis à être trois fois au rendez-vous sur les trois premières éditions. C'est un peu votre maison l'UFC Paris, non?

J'ai hâte d'y être. En arrivant ici à Bercy, je me sens super bien, je me sens à la maison, oui.

On sait que votre adversaire Joanderson Brito n'est pas un profil facile, que c'est quelqu'un qui est très coté, qui est vu comme un très bon prospect. Comment abordez-vous ce match-up?

Je trouve que c'est un adversaire fort, mais je ne vois pas la difficulté ni la complexité. Il est fort, mais pas forcément très malin.

C'est un adversaire très agressif, sur tous les compartiments du combat, on le sait maintenant. Vous êtes un combattant qui sait gérer des combattants qui vous foncent dessus. Est-ce que vous pensez que c'est un style qui vous permettra de montrer vos meilleures qualités, ou même des choses que vous n'avez pas encore montrées?

Oui, je pense que c'est un style qui va me permettre de montrer tous mes skills. Franchement, je vais pouvoir montrer plus de techniques, plus de force aussi. Vu qu'il est violent, ça va me permettre d'apporter plus de violence, car il n'a pas peur de s'approcher. Même s'il sait qu'il va en prendre une, il y va, et ça, c'est bien pour moi.

Il y a deux façons de voir les choses: certains disent qu'on vous envoie au feu, mais d'autres pensent que l'UFC vous teste, vous met des profils pour voir ce que vous valez et jusqu'où on peut vous monter. Et vous, comment interprétez-vous ce match-up?

C'est ce que je me disais au départ, mais maintenant que j'ai signé mon deuxième contrat et que l’UFC m'offre quelqu'un de mieux classé que moi, je me dis qu'ils me font confiance. Ils me donnent un combat chez moi, ils me font confiance et je veux leur prouver qu'ils ont raison.

Ce combat peut vous rapprocher du top 15, voire vous faire entrer dans ce classement, non?

Oui, c'est un combat qui peut me faire rentrer dans le top 15.

C'est la troisième fois que vous combattez à l'UFC Paris. Vous avez un rapport spécial avec le public français. Comment le définiriez-vous et qu'est-ce que ça change pour vous de combattre à Paris plutôt qu'ailleurs?

C'est différent, très différent, parce qu'il y a tout l'engouement. Et après le combat, le public qui veut nous voir, se rapprocher de nous, ça fait plaisir. Mais moi, je veux apporter quelque chose à mon public, c'est-à-dire la confiance. Je leur dis toujours de croire en eux, en leurs rêves, parce que je veux que tout le monde puisse vivre ce qu'on vit en réalisant nos rêves. C'est magnifique. Après le combat, c'est ce que j'aimerais leur transmettre.

Vous êtes à 3-0 à l'UFC, ce qui est très rare, surtout dans une catégorie aussi dense que la vôtre. Est-ce que vous commencez déjà à penser à la suite, en termes de carrière? On parle souvent de finir les combats par KO ou soumission, mais une victoire reste une victoire. Vous pensez réclamer un adversaire du top 15 ou top 10 après ce combat, ou vous continuez tranquillement votre chemin?

Déjà, je compte gagner haut la main, tout simplement. Mon adversaire a déjà battu Diego Lopes (n°3), qui sera sûrement dans le public. Après ma victoire, je vais l'appeler au micro et lui dire: "Toi, je te veux. Reviens à Paris."

William Gomis: "Je veux montrer plus, surtout pour moi-même"

Parce que 3-0 pour ses débuts à l'UFC, c'est rare pour un combattant français. Cyril Gane, Manon Fiorot, Francis Carmont... Vous n'êtes que le quatrième à réaliser ça. Est-ce que c'est une fierté pour vous?

Je n’y avais pas vraiment pensé, je me disais juste que c'était bien 3-0, mais qu'il en fallait beaucoup plus. Donc oui, c'est bien, mais j'en veux plus.

Est-ce que vous vous sentez reconnu à votre juste valeur?

Oui, bien sûr. Je me sens reconnu, mais je dois montrer plus, surtout pour moi-même.

Est-ce que vous avez un "dream match-up", un combat rêvé que vous voudriez avoir dans les prochaines années?

Le plus proche serait Diego Lopes à l’UFC Paris, en main event.

En mai dernier, vous aviez eu des soucis à la pesée, des images marquantes. Comment gérez-vous ça cette semaine? Tout se passe bien à ce niveau-là?

Oui, tout se passe bien. On n'est pas au Brésil, donc ça va beaucoup mieux.

Comment imaginez-vous que ce combat se termine samedi soir?

Je pense que je vais le mettre KO, lever les mains, et entendre tout le public crier "Allez la France". Ça va être incroyable.

Vous vous voyez combattre à chaque UFC Paris, chaque année?

Oui, ça me va! J'aime beaucoup l’UFC Paris. Si je dois être là à chaque édition pendant 10 ans, j'y serai.